samedi 26 mars 2011

- La colonisation Allemande -


-> 1845 - 1884 :


En 1845, des missionnaires baptistes britanniques s'installèrent au Cameroun, qui entra de fait dans la zone d'influence du Royaume-Uni.
L'objectif des Britanniques était de développer leur commerce et de mettre un terme à l’esclavage dans la région ce qui n'était pas du goût des chefs Douala de l'époque qui allèrent jusqu'à écrire à la Reine Victoria pour lui signifier leur mécontentement.


Dans les années 1860-1870, les Français et les Allemands commencèrent à s'intéresser au Cameroun.

Le gouvernement allemand envoya GUSTAV NACHTIGAL, un ancien consul d'Allemagne à Tunis, négocier la mise sous tutelle allemande du Cameroun avec les chefs Douala.
Deux traités en ce sens furent signés avec des chefs de l'estuaire du Wouri appelée "Cameroon River" par les Britanniques.
Ce sont les traités germano-Douala.
Le premier de ces traités qui date du 12 juillet 1884 marque la naissance internationale du Cameroun moderne.
Le 14 juillet 1884, le drapeau allemand flottait à "Cameroon Towns" devenu "Kamerun" pour les allemands.


-> 1884 - 1922 :

Dès la fin de la conférence de Berlin en 1885, les Allemands se hâtent d'occuper tout le Cameroun.
Le Kamerun fut placé sous l'autorité d'un gouverneur représentant le Chancelier du Reich et divisé en unités administratives.

Pendant l’occupation allemande, le pays est mis en valeur. L’agriculture se développe, deux lignes de chemin de fer sont construites (Douala-Nkongsamba et Douala-Edéa), quatre centres de santé sont créés à Ayos, Doumé, Mbidalong et Kumbé, deux hôpitaux à Douala et Victoria, une première école est créée à Douala.
Douala fut tout d'abord choisie pour abriter la résidence des gouverneurs et le siège du gouvernorat (1885-1901), puis ce fut le tour de Buéa (1901-1909), au climat reputé plus frais.

L'éruption du Mont Cameroun qui eut lieu en 1908 mit prématurément fin au règne de Buéa.
Ce fut de nouveau le retour à Douala où les Allemands se heurtèrent cette fois-ci à la révolte des Douala qui refusaient de se laisser expulser de leurs terres.

Les Allemands eurent à mener une longue lutte non seulement contre les Douala mais aussi contre les Bakweri, les Bassa et les Lamidats de Tibati, de Ngaoundéré et de Rey Bouba.
Les rois LOCK PRISO de Bonaberi, ELAME de Joss et DOUALA MANGA BELL furent parmi ceux qui dirigèrent la résistance. Les Allemands réussirent à s’emparer du commerce mais les Douala refusèrent de payer les impôts et de travailler dans les nouvelles plantations.
Malgré l’opposition violente dirigée par MANGA BELL et soutenu par certains Européens, les Allemands ne renoncèrent pas :

- Exécution de DOUALA MANGA BELL.
- Exécution de MADOLLA et MARTIN PAUL SAMBA au Sud.


Lorsqu’ils essayèrent d’explorer l’intérieur en longeant les vallées de la Sanaga, les Allemands rencontrèrent la résistance des peuples Bassa et Bakoko qui leurs livrèrent des combats acharnés avant de se rendre.
Une bonne partie des révoltes contre les Allemands avait pour cause la façon cruelle dont certains travailleurs étaient traités dans les plantations.
Les Allemands firent également plusieurs tentatives d’exploration en direction du plateau occidental. C’est ainsi qu’ils profitèrent de la guerre entre les Bamoun et les Foulbé pour établir leur domination.
Seul le royaume Bamoun, dont le souverain NJOYA évita la guerre en négociant avec les Allemands. Le Sultan NJOYA ouvrit son pays aux innovations politiques et économiques qu'ils proposaient pour ne pas être demis de son pouvoir.

Dans le sud Forestier, l'armée allemande s'approcha de Kribi et de grand Batanga dont elle s'empara le 15 Octobre 1887.

En 1894, le Major HANS DOMINIK établit son poste militaire à Yaoundé puis des relations amicales furent créées avec plusieurs chefs comme FON GALEGA 1er de Bali, CHARLES ATANGANA qui fut plus tard nommé Oberhaüptling (chef supérieur) des Yaoundé et Bané.

Charles Atangana :




A l’Est ce furent les peuples Baya, les Maka, les Njem, les Kaka qui se battirent jusqu’en 1907 date où DOMINIK vint à bout de leur résistance.


En 1908, la capitale fut transférée a Douala.

En 1911, suite au Traité de Fès destiné à règler le litige sur le Maroc, les français cèdent certains de leurs territoires d'Afrique équatoriale à l'Allemagne, que ces derniers baptisent aussitôt : Neukamerun (« Nouveau Cameroun »).
Le territoire du Kamerun s'élargit d'une partie du Congo cédée par la France (le bec de Canard, car il donnait accès au Fleuve Congo).


Après la Première Guerre mondiale, pendant laquelle le Cameroun fut conquis par les forces franco-britanniques, la colonie allemande fut partagée en deux territoires confiés à la France (pour les quatre cinquièmes) et le reste au Royaume-Uni par des mandats de la Société des Nations (SDN) en 1922.